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Dis moi comment tu prends les décisions, je te dirai qui tu es

Résumé

Nous proposons une nouvelle méthode de classification des structures de personnalités, basée sur l'observation du déroulement du processus de décision entre deux personnes.
La capacité à identifier clairement les différentes structures de personnalités permet d'optimiser sa conduite de la gestion des problèmes, donc au final améliorer le bien vivre ensemble dans le groupe, tant au niveau familial que professionnel. Autrement dit, vous pouvez voir ce document comme le niveau avancé d'un cours de résolution de problèmes.

Comprendre le déroulement à deux du processus de prise de décision

Les différents modes de décision

Deux personnes ayant à prendre une décision commune, optent au final pour l'une des trois modalités suivantes :

1. La délégation de pouvoir.
L'une dit à l'autre « prends la décision »

2. La confrontation des raisonnements.
Chacun expose son raisonnement, critique celui de l'autre, jusqu'à ce que l'on arrive à une conclusion partagée.

3. La loi du plus fort.
L'un impose sa décision à l'autre simplement parce-que celui-ci n'est pas en mesure de - ou n'est pas prêt à payer le prix pour - s'y opposer.

Etudions plus en détail le déroulé de l'échange qui précède la prise de décisions, et ce qu'il peut nous apprendre concernant les personnalités des personnes impliquées.

Le choix a priori de la modalité “délégation de pouvoir”

Tout d'abord, l'une des deux personnes peut opter spontanément pour la modalité “délégation de pouvoir”.
En plus de renoncer à prendre la décision, elle affirme de ce fait son accord de principe avec la décision qui sera prise.

Ses motivations peuvent être diverses :

   •   

Elle peut considérer que l'autre est plus compétent pour prendre cette décision particulière.

   •   

Elle peut considérer que le statut social de l'autre justifie qu'il prenne la décision.

   •   

Elle peut considérer qu'il y a trop à perdre à s'opposer.

   •   

Elle peut considérer que la faible importance de la décision ne justifie pas de se gratter les méninges.

Le passage en force immédiat, protégé par la répugnance vis à vis de l'escalade de la violence

Il s'effectue surtout pour des décisions de faible importance, et consiste à prendre l'autre de vitesse et à le mettre devant le fait accompli. L'option prise ici est de ne lui laisser que le choix entre abandonner, ou effectuer une escalade de la violence, en étant convaincu qu'il optera pour la première option.

Cette technique s'apprend dans la petite enfance, en famille, ou à l'école. En famille, et à l'école, ce qui est proscrit est le pugilat. Une technique efficace pour s'approprier indûment une ressource consiste donc à occuper la place, c'est à dire s'interposer physiquement entre l'autre et la ressource, ne lui laissant comme seule alternative l'abandon ou l'affrontement physique, en sachant qu'il sera très probablement tenu responsable par les adultes de l'initiative d'un affrontement physique, indépendamment du bien fondé ou pas de l'obstruction initiale. Dans l'enfance, celui qui pratique l'obstruction double souvent son acte d'un sourire triomphant à l'autre, ce que reprennent les adultes quand ils recourent à un passage en force immédiat ne laissant à l'autre que l'alternative de céder ou d'effectuer une escalade de la violence.

L'optimum cognitif et culturel d'un humain : la modalité “confrontation des raisonnements”

Quelles que soient les personnalités des personnes impliquées le mode d'interaction constructif est :
Si aucun des deux ne choisit spontanément la modalité “délégation de pouvoir”, alors on devrait appliquer la modalité “confrontation des raisonnements”.

Durant cette phase “confrontation des raisonnements”, dans la manière de conduire l'échange, la personne dévoile son rapport à la vérité.
Est-ce que ce qui domine chez elle est la sincérité, ou est-ce l'ambition sociale ?
Est-ce que l'objectif est d'approcher la vérité, ou de gagner et obtenir la mise en place de sa décision choisie 'a priori' ?
Est-ce qu'elle fait acte de raisonnement, ou de rhétorique ?
Est-ce qu'elle fait primer les faits, les conventions sociales, les croyances, ou les intérêts particuliers ?

Cependant, tous ces éléments que l'on peut observer durant cette phase “confrontation des raisonnements” ne sont pas tant révélateurs du type de personnalité que de la capacité à prendre en compte les faits et la remise en question des croyances qu'ils impliquent. Or cette capacité nécessite de cumuler une certaine plasticité mentale avec un niveau de sincérité élevé. Elle n'est donc pas tant révélatrice d'une personnalité psychique particulière que le reflet du niveau de maturité psychique globale.

A l'issu de la confrontation, un mauvais perdant au niveau de la modalité “confrontation des raisonnements” peut bloquer la situation via l'un des biais suivants :

   •   

affirmer que tous les avis ce valent (les Monty Pythons diraient « Let's call it a draw »)

   •   

rejeter les faits à coup de « j'y crois pas »

   •   

poser des croyances comme des faits incontestables

   •   

rejeter le fond au prétexte de la forme : « tu l'as mal dit »

   •   

substituer la colère aux arguments factuels

Toutes ces méthodes consistent, une fois acculé au niveau des arguments, à opposer une inertie mentale. Leur utilisation témoignent d'une limite en terme de plasticité mentale chez des personnes qui peuvent éventuellement être par ailleurs sincères dans l'échange.

Le biais suivant est de nature différente :

   •   

faire dérailler le raisonnement en ouvrant tout le temps de nouvelles branches de manière à ce que l'on ne puisse pas conclure

Il consiste à saboter activement la confrontation. Il est donc le révélateur du manque de sincérité.

Enfin, le biais suivant, comme nous le verrons plus loin, est plus caractéristique d'un certain type de personnalité :

   •   

chercher à discréditer l'autre en tant que personne
L'attaque peut être explicite, ou dissimulée dans des phrases à double sens (le sens littéral est objectif, et le double sens est déstabilisateur).

Laisser tomber, ou le retour à la modalité “délégation de pouvoir”

L'un des protagonistes peut laisser tomber l'affaire et choisir de sortir en revenant à la modalité “délégation de pouvoir”.
Si c'est le protagoniste de rang social inférieur qui choisi le retour à la modalité “délégation de pouvoir”, alors tout est socialement normal : il affirme qu'il accepte l'état des choses.
Dans le cas exceptionnel où c'est le protagoniste de rang supérieur qui choisi de sortir revenant à la modalité “délégation de pouvoir”, cela peut être interprété socialement soit comme une marque de faiblesse, soit comme une marque de confiance ou d'encouragement vis à vis de l'autre.

Imposer, ou le recours à la modalité “la loi du plus fort”

A l'inverse, l'un des protagonistes peut abréger l'affaire en adoptant la modalité “la loi du plus fort”.
Si c'est le protagoniste de rang inférieur qui bascule sur la modalité “la loi du plus fort”, il défie l'autre.
Si c'est le protagoniste de rang supérieur, il affirme un écart de rang social d'autant plus grand que son passage par la modalité “confrontation des raisonnements” aura été court.

Il existe différentes astuces pour essayer de cacher, principalement à soi même, le recours à la modalité “la loi du plus fort”. Leurs point commun est d'imposer la décision, tout en validant éventuellement le bien fondé de la position de l'autre, ou en faisant montre d'empathie vis-à-vis de lui. Cela vise à se décharger de la responsabilité liée au passage en force. Il suffit pour cela d'invoquer quelque chose qui nous dépasse, comme par exemple la loi, le règlement, ou l'état de l'art.

Comme nous le verrons plus loin, lorsque la décision ne se prend pas au final sur la modalité “confrontation des raisonnements”, mais est le résultat d'un retour à la modalité “délégation de pouvoir”, ou un passage à la modalité “la loi du plus fort”, le ressenti de la personne devient tout aussi significatif que la modalité de la prise de décision finale.

La (non) mise en application

Enfin, n'oublions surtout pas d'observer le comportement au moment de la mise en œuvre.
En effet, c'est c'est la seule observation qui permet de détecter vraiment efficacement la non sincérité.

Poser les bases d'une psychiatrie conforme à la méthode scientifique

L'analyse transactionnelle

L'approche que nous venons de présenter peut, au premier abord, évoquer l'Analyse Transactionnelle d'Eric Berne. En effet, les trois modalités de décision que nous avons listées peuvent être rapprochées de ses trois états du moi.
Cependant, Eric Berne fixe son attention principale sur la nature de chaque phrase échangée. Il le fait pour des raisons louables : cela lui permet de rester plus rigoureux, scientifique, dans l'analyse des échanges, et lui évite de plaquer les grands systèmes d'interprétation de la psychanalyse.
Pour autant, cette étude au niveau de la phrase est vulnérable aux techniques de camouflage des intentions réelles par des techniques de communication, dont nous avons vu le développement considérable durant les dernières décennies. Les transactions piégées ou à double fond identifiées par l'Analyse Transactionnelle ne sont que les formes les plus rudimentaires de camouflage. Pour mieux comprendre cette limite de l'analyse transactionnelle, voir par exemple notre question 'Le mythe de l'écoute et de la bonne ambiance'.

Adopter le bon niveau d'analyse

Il se dessine trois niveaux possibles d'analyse des personnalités :

   •   

Le niveau bas, représenté par l'Analyse Transactionnelle consiste à observer au niveau de la phrase.
Quand la méthode de diagnostic de l'Autisme cherche à évaluer la capacité d'un individu à décoder l'expression faciale de son interlocuteur, elle travaille aussi au bas niveau.
Le problème du niveau bas, c'est d'être vulnérable à la dissimulation des intentions, en particulier, mais pas que, chez les psychopathes.

   •   

Le niveau intermédiaire, que nous adoptons, propose d'observer le processus de prise de décision.

   •   

Le haut niveau représenté par la psychanalyse et ses grands concepts tels que le surmoi, la libido, l'inconscient.
Le problème du niveau haut, c'est d'être très dépendant de nos préjugés sociaux du moment. En effet, il est redoutablement difficile d'y travailler de manière expérimentale, en effectuant des constatations objectives et directes, sans le support d'une épaisse couche d'interprétations hasardeuses.

Pourquoi cette approche et pas une autre ?

Il convient de ne pas confondre les différentes problématiques suivantes :

   •   

Assurer le bien-être des individus dans le groupe

   •   

Cadrer les individus qui remettent en cause l'ordre social

   •   

Prendre en charge les individus qui ne parviennent pas à s'intégrer à leur environnement social

Nous cherchons à traiter la première problématique.
Le trio Police / Justice / Psychiatrie traite la seconde, même si la psychiatrie le fait bien souvent à son corps défendant.
La psychiatrie tend à traiter la troisième problématique, et ce faisant, devient largement soumise au biais de conditionnement de l'individu aux vices de la société, qu'elle soit capitaliste ou communiste.

Ce qui fonde ultimement notre approche est la double constatation suivante :

   •   

la prise de décision, satisfaisante ou pas, est ce qui détermine le plus directement la nature épanouissante ou destructrice des relations entre les individus, tant au niveau familial que professionnel. Définir comme point de départ les structures de personnalités à partir de leur comportement en situation de prise de décision tombe donc sous le sens.

   •   

l'observation du processus de décision est ce qui permet de diagnostiquer efficacement l'autisme, et surtout la psychopathie, alors que les autres méthodes s'avèrent fragiles.
Voir pour cela les grands écarts entre les différentes révisions du DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux).
En particulier, il est très important d'écarter les symptômes, souvent les plus visibles, qui sont le reflet non pas de la structure de la personnalité, mais du stress subi par la personne dans son environnement social.

Cette approche présente aussi l'avantage de la cohérence avec l'ensemble du contenu de ce site 'Que faire de sa vie ?'. Tout au long des pages de celui-ci, nous posons la capacité à mener efficacement la résolution de problèmes comme point central du bien vivre ensemble.
Aussi pouvons nous maintenant définir les personnes matures comme celles capables de conduire cette résolution de problèmes de manière naturelle, informelle.
A l'autre extrémité, nous pouvons définir la pathologie comme l'impossibilité de participer constructivement à la résolution de problèmes, quel que soit le formalisme adopté (la culture, les conventions sociales, les accommodements raisonnables, si vous préférez) pour rendre cela possible à la personne particulière concernée.
Enfin, c'est entre ces deux extrêmes qu'intervient le formalisme décrit (la méthode décrite) dans la seconde partie du livre Du capital à la raison, pour assister les groupes ou organisations dans la pratique constructivement et efficace la résolution de problèmes.

Bien savoir identifier les différentes structures de personnalités non standard, ainsi que bien comprendre leurs particularités dans leur implication dans la résolution de problèmes, est une clé pour bien conduire la résolution de problèmes, en particulier pour ne pas gaspiller son temps et son énergie. Or, une mécanique de résolution de problèmes qui fonctionne bien est la clé pour assurer l'harmonie sociale. Après avoir exposé les différentes structures de personnalités, et précisé comment les identifier, nous aborderons donc dans la dernière partie de ce document quelques pistes d'adaptation de la méthode de résolution de problèmes aux personnalités non standard.

Finalité et obstacles

Aujourd'hui, une observation fine (au delà de ce qui est spontannément montré) du fonctionnement familial montre que la règle générale reste le déni, ainsi que le sacrifice des plus faibles. La pédopsychiatrie ne s'occupe que d'une partie des cas les plus graves chez les jeunes. En posant les bases d'une psychiatrie conforme à la méthode scientifique, nous avons pour objectif plus large de permettre un progrès significatif au niveau du confort mental de tous les individus dans les cercles familiaux et professionnels, au même titre que les progrès de la médecine allopathique ont déjà permis un progrès significatif pour tous au niveau de la santé physique.
Or, si proposer une classification appropriée des personnalités psychiques ne fait pas avancer en soi le traitement de réelles maladies d'ordre psychique comme la dépression et la bipolarité, elle a pour but de permettre à la psychiatrie d'adopter enfin une approche conforme à la méthode scientifique moderne, alors que pour l'instant, la psychiatrie reste soumise à des des préjugés, et donc pas efficace.

Pourquoi cette stagnation de la psychiatrie, à la traîne des autres disciplines médicales ? Certainement pas juste à cause du manque objectif de moyens. Probablement en revanche, parce-que l'image de la personne humaine psychiquement normale (irrationnelle et népotique) reste socialement inacceptable, particulièrement s'agissant des élites. Faire accéder la psychiatrie à la rigueur de la science moderne suppose donc de mener aussi un combat sur le plan politique. A la Renaissance, l'opposition aux avancées de la science moderne provenait de la religion ; maintenant elle provient des élites laïques, mais elle n'a pas disparu pour autant. On peut donc raisonnablement conjecturer qu'un universitaire qui commence à entrevoir la solution a de fortes chances de renoncer à s'y aventurer, sauf à accepter le sacrifice de sa carrière. Ceci explique peut être que ce texte soit écrit par un non universitaire.

Mieux comprendre les limites actuelles de la psychiatrie

La position inadaptée du thérapeute

Notons qu'une partie significative des observations que nous proposons de faire au cours du processus de prise de décision peut l'être au cours d'une simple confrontation d'idées, c'est à dire une conversation où les deux protagonistes ne sont pas d'accord.

En revanche, la position du thérapeute, psychologue ou psychiatre, est généralement mal adaptée à conduire les observations durant la prise de décision dont nous venons de parler, car les contraintes matérielles de l'exercice de son métier lui fournissent souvent comme seul matériel le témoignage d'un des protagonistes, par opposition à l'observation directe des échanges en situation de prise de décision de ce même protagoniste. D'où l'intérêt pour lui de provoquer une confrontation d'idées.
A l'inverse, le protocole que nous suggérons pour diagnostiquer la structure d'une personnalité est très pratique à suivre dans le cadre familial ou professionnel.

Pour résumer, les deux difficultés majeures et spécifiques auxquelles la psychiatrie est confrontée, qui expliquent qu'elle tarde à trouver les bases d'un fonctionnement conforme à la méthode scientifique moderne sont :

   •   

la difficulté sociale à faire accepter au groupe dominant ce qu'il n'a pas envie d'entendre

   •   

la difficulté à mettre en place des conditions d'observation adaptées dans le cadre d'un simple entretien à visée thérapeutique

Synthèse : avantages et inconvénients de la classification proposée

Avantages de l'approche proposée ici :

   •   

Elle est basée sur l'observation directe d'un phénomène précisément défini, et non d'une tentative d'interpréter l'ensemble du comportement d'une personne.

   •   

Elle est résistante vis à vis de la non sincérité.

   •   

Elle est en prise directe avec ce qui fonde l'harmonie sociale d'un groupe, à savoir la capacité de ses membres de mener constructivement la résolution de problèmes (dont le processus de prise de décision est le coeur).

   •   

Elle est pratique à utiliser dans le cadre familial ou professionnel.

Inconvénients :

   •   

Le thérapeute dans son bureau n'est pas en bonne position pour effectuer les observations. Le protocole proposé est un protocole de terrain.

Panorama des différentes structures de personnalités

L'observation du déroulé de la prise de décisions nous conduit à proposer la classification suivante :

   •   

normal (modulé par l'éventuel décalage entre ambition sociale et compétences cognitives)

   •   

surdoué

   •   

autiste

   •   

psychopathe

   •   

psychotique

Notez bien dès à présent que nous ne considérons pas l'autisme ou la psychopathie comme des maladies psychiatriques ou des pathologies, mais comme des variations de la normale. Une bonne métaphore est la notion de poids, ou de taille : le fait d'être gros, ou d'être grand, n'est pas une maladie en soi. Cela ne le devient que dans les formes extrêmes.
Pour mémoire, nous venons de définir la pathologie psychique comme l'incapacité à partiquer la résolution constructive de problèmes, quelle que soit la méthode adoptée pour y aider la personne.

De notre point de vue, la seule maladie psychiatrique en lien avec une structure de personnalité reste la psychose. La dépression ou la bipolarité sont des maladies psychiatriques, mais elle ne sont pas révélatrices d'une structure de personnalité.
Cet argumentaire concernant la dépression, la bipolarité et la pyschose, est très faible. Il est le reflet du fait que j'ai eu des circonstances de vie particulièrement favorables pour observer la surdouance, l'autisme et la psychopathie, mais pas pour observer la psychose, la dépression et la bipolarité.

Les implications de la dénomination

Quand on dit que quelqu'un est grand, on entend quelque chose de plus que la taille médiane, mais pas quelque chose d'extrême comme par exemple 2m30. Cela signifie que grand tout court signifie implicitement légèrement grand. A 2m30, on ne dira plus il est grand, mais il mesure 2m30.
De la même manière, le fait de dire de quelqu'un qu'il est autiste sans plus de précision doit s'entendre sous la forme qu'il est légèrement autiste. Si il est plus nettement autiste, il convient de préciser qu'il est autiste comme une personne sur cent, sur mille, etc.
De plus, historiquement, ont été qualifiées d'autistes des personnes qui cumulaient des troubles des interactions sociales avec une déficience mentale. Nous proposons de réserver le terme autiste pour qualifier la stucture de la personnalité, et qualifier plus précisément les autistes avec déficience mentale de Autistes Kanner. Aujourd'hui on qualifie d'Autistes Asperger les autistes qui ne présentent pas de déficiences mentales. Aurait-on l'idée de qualifier de aveugles entendants les aveugles qui ne sont pas sourds ?
Le fait de nommer sous la dénomination autiste la classe la plus large d'individus au lieu de restreindre l'appellation aux groupes des plus extrêmes présente un intérêt social de dédramatisation, et est indispensable pour que la société prenne conscience de leur intérêt social par opposition à confondre norme et optimum, et donc associer différence avec déficience ... qu'il convient dès lors de rectifier. A l'inverse, ne plus nommer, comme par exemple remplacer aveugle par non voyant, est une forme de bien-pensance contreproductive au final puisque, à cause du préfixe 'non' que l'on a ajouté en tête, elle contribue encore à renforcer dans l'imaginaire collectif la dangereuse association entre norme et optimum.

De la même manière, nous entendons par psychopathe la classe la plus large. En particulier, nous ne nous restreignons pas au petit sous groupe des psychopathes associaux, celui qui commet des crimes, et qui, étant surreprésenté au niveau des premières pages des journaux, l'est par conséquent au niveau de l'imaginaire collectif.

Le cas de plus de deux personnes

Au delà de deux personnes, l'individu tend à porter son attention davantage sur l'effet social qu'il produit sur le groupe, au détriment de l'intérêt pour la cohérence du raisonnement collectif. De plus, la complexité des interactions sociales augmente très rapidement avec le nombre d'individus impliqués.
Ce que l'on peut observer d'un individu dans un contexte d'interactions - ou même simplement de présences - multiples tend donc à devenir plus révélateur de sa stratégie sociale, et de ses capacités diplomatiques. Ce n'est donc pas un contexte optimum pour étudier la structure de sa personnalité.

La personnalité normale

Nous ne cherchons pas ici les caractéristiques permettant de bien identifier la personnalité normale, que nous préférons définir comme l'absence d'une personnalité particulière, mais à poser quelques repères concernant le comportement normal permettant par la suite de mieux comprendre les spécificités des autres personnalités.

Le choix initial de la modalité

Une personne normale choisi souvent la modalité “délégation de pouvoir” quand elle considère que son interlocuteur est de rang social supérieur, ou de compétence supérieure dans le domaine de la décision à prendre.
Elle attend aussi souvent de son interlocuteur qu'il choisisse la modalité “délégation de pouvoir” s'il est de rang inférieur.

La (non) mise en application

Face à une décision qui lui déplaît, et qui lui a été imposée par le recours à la modalité “la loi du plus fort”, une personne normale opposera principalement de l'inertie, de la mauvaise volonté.

L'ambition sociale

Le niveau d'ambition sociale est très variable chez les personnes dont la structure de personnalité est normale. L'ambition sociale vise à occuper une position élevée dans la hiérarchie sociale. Elle se manifeste par le caractère dominateur de la personne, et présente une composante innée à la personne, et une composante acquise par l'éducation.
Ce qui nous intéresse plus particulièrement ici est que le niveau d'ambition sociale modèle la manière dont la personne va aborder le processus de décision. En particulier, plus son niveau d'ambition sociale dépasse ses talents cognitifs, plus elle sera amenée à multiplier les biais pour éviter la modalité “confrontation du raisonnement”. Or nous avons dit au début de ce document qu'un processus de décision constructif suppose que les deux protagonistes acceptent que la décision finale soit produite via la modalité “confrontation du raisonnement”. Autrement dit le problème de nuisance vis à vis des autres membres du groupe provient non pas tant de l'ambition sociale elle même, que du décalage chez l'individu entre l'ambition sociale et les compétences cognitives.

Le niveau d'ambition sociale se mesure aussi au niveau de la modalité “confrontation des raisonnements” par la tendance de la personne à confondre la force d'un argument avec le statut social de celui qui l'a tenu.

La personnalité psychotique

Le psychotique est le fou, c'est à dire la personne qui, généralement par moments seulements, a des perceptions délirantes.

La modalité “confrontation des raisonnements”

Bien évidement, le psychotique s'identifie, assez facilement, par les éléments parfaitement irrationnels qu'il prend en compte pour construire sa proposition de décision.
L'autre personnalité qui peut utiliser des arguments complètement hors sujet est le psychopathe, mais les arguments du psychopathe sont socialement optimisés pour certains contextes ou pour déstabiliser son adversaire, alors que ceux du psychotique sont un reflet de ses angoisses personnelles.

La personnalité surdouée

Le sourdoué est celui qui qui aime apprendre, alors que pour la personne normale, apprendre est un effort que l'on ne consent que contre l'accès à un meilleur rang social.
Dans la pratique, la personne normale apprend presque autant que le surdoué durant ses études, bien que de manière plus superficielle et utilitariste (avoir une bonne note), mais l'écart se creuse ensuite, car la personne normale investi majoritairement le jeu des alliances alors que le surdoué continue d'investir intensivement les apprentissages.

La modalité “confrontation des raisonnements”

Le surdoué se remarque par la plasticité mentale exceptionnelle dont il fait preuve lors de la phase “confrontation des raisonnements”, en particulier dans sa capacité à prendre en compte les objections de son interlocuteur, et se repositionner en conséquence.

Le recours aux modalités “retour à la déléguation de pouvoir” ou “la loi du plus fort”

Le surdoué éprouve une dissatisfaction à sortir de la modalité “confrontation des raisonnements” lorsque celle-ci ne débouche pas sur une vision commune. En effet, sa plasticité mentale et sa grande sincérité lui permettent de faire déboucher la modalité “confrontation des raisonnements” presque à chaque fois, à condition que l'interlocuteur soit à la hauteur.

Autre élément de diagnostic de la personnalité surdoué

Il aime apprendre. A l'inverse, la personne normale n'accepte de faire l'effort d'appendre qu'en contre partie d'une promotion sociale.

La personnalité autiste

L'autiste est celui pour qui l'ambition sociale n'est pas une valeur cardinale.
Dans la pratique, il perturbe le groupe en appliquant mal les conventions sociales, sans pour autant être en rébellion.

Le choix initial de la modalité

Une personne autiste ne passe pas spontanément en modalité “délégation de pouvoir” quand son interlocuteur est de rang social supérieur.
Une personne autiste passe souvent en modalité “confrontation des raisonnements” dès le départ, sans même avoir testé si son interlocuteur opterait pour la modalité “délégation de pouvoir”.

La modalité “confrontation des raisonnements”

L'autiste se remarque par son absence d'utilisation des arguments reposant principalement sur l'ordre social, à l'inverse d'une personne normale, pour laquelle par exemple le fait de citer un prix nobel donne un poids considérable à son argument.

Imposer, ou le recours à la modalité “la loi du plus fort”

Comme le surdoué, l'autiste éprouve une grande difficulté à sortir de la modalité “confrontation des raisonnements” lorsque celle-ci ne débouche pas sur une vision commune. En effet, le faible crédit qu'il porte au rang social rend impraticable pour lui la porte : le protagoniste de rang inférieur opte pour la modalité “délégation de pouvoir”. La sortir laissera au final sur l'autiste une impression plus désagréable que sur un individu socialement adapté.

La (non) mise en application

Enfin, l'autiste manifestera principalement du stress, et non juste de la mauvaise volonté passive comme l'individu normal, dans tous les cas où la modalité “confrontation des raisonnements” n'a pas débouchée sur une décision commune.

Autre élément de diagnostic de la personnalité autiste

L'autiste s'épuise lors de relations sociales prolongées, d'autant plus vite que le groupe est nombreux et les interactions s'effectuent sur le mode “conversation de salon” (jeux psychologiques).

Autre caractéristique de la personnalité autiste

On attribue aux autistes un certain manque d'empathie, parce qu'ils ne synchronisent pas spontanément leur attitude corporelle à celle des autres, donc paraissent insensibles.
Cette critique ignore que le manque d'empathie est général, parce-que la personnalité standard n'éprouve d'empathie qu'à condition que la victime lui ressemble, qu'elle puisse se dire 'ce pourrait être moi'. Autrement dit, son empathie s'exerce en grande partie vis à vis d'elle même, ou plus exactement dans la limite d'une vision népotique du monde : dans un nous contre eux, il pourrait être des nôtres. Dans le cas général, l'empathie humaine ne dépasse donc pas la solidarité de caste.

La personnalité psychopathe

Le psychopathe est celui qui n'accède pas à l'empathie. Derrière une façade superficielle respectable qu'il entretient avec soin, seules existent la relation de force, le marchandage et la manipulation.
Dans la pratique, il n'est ni fou, ni débile, mais avec lui on arrive pas à pratiquer la résolution de problèmes. Soit on le contrôle, soit on le subi.

Le choix initial de la modalité

Une personne psychopathe, si elle n'obtient pas que son interlocuteur passe spontanément la modalité “délégation de pouvoir”, va passer en modalité “confrontation des raisonnements”, mais seulement au niveau des apparences, comme nous allons le voir.

Conduite de la modalité “confrontation des raisonnements”

Chez la personne psychopathe, la modalité “confrontation des raisonnements” est pratiquée d'une manière particulière et caractéristique, déroutante, voir déstabilisante. La trame générale est de partir d'éléments vaguement objectifs, puis de dériver de phrase en phrase vers quelque chose de complètement hors sujet, à base d'arguments tous prêts, et de généralisations abusives. Il n'y a pas de recentrage possible du débat parce que les objections factuelles de l'autre ne sont pas vraiment prises en compte autrement que par l'insistance à déplacer la confrontation vers les arguments hors sujet. En effet, le but de la personne psychopathe n'est pas de construire une démonstration cohérente, mais uniquement de provoquer des réactions chez l'autre, trouver des points de faiblesse, et les exploiter. Elle fonctionne un peu comme un judoka qui cherche quelle prise va lui permettre de faire chuter son adversaire pour pouvoir en prendre le contrôle. Le contenu ne l'intéresse pas.

De plus, quand elle est en difficulté au niveau des arguments, la personne psychopathe utilise toutes les techniques de blocage et de sabotage que nous avions énumérées au début de ce document (tous les avis se valent, j'y crois pas, les croyances, faire dérailler le raisonnement, discréditer la personne).
C'est sur cette dernière technique qu'elle se singularise en étant pratiquement la seule à l'utiliser. En effet, si elle n'obtient pas que l'autre passe en modalité “délégation de pouvoir”, alors elle va carrément oublier le fond de la question de départ et chercher à discréditer la personne qui s'oppose à elle. Ceci est le reflet du fait que dans sa représentation mentale, le non accord de l'autre est vécu comme une agression, qui justifie donc une agression en retour.

Imposer, ou le recours à la modalité “la loi du plus fort”

A l'inverse, le recours à la modalité “la loi du plus fort” ne pose pas de problème au psychopathe, parce-que du fait de sa faible capacité à considérer l'autre, ce qui est bon pour lui même est perçu comme bon tout court. Le au détriment de l'autre ne génère pas de conséquence psychique problématique.

La (non) mise en application

La encore, le psychopathe se démarque, par la non mise en pratique d'une décision qui lui déplait, même s'il l'avait librement acceptée via la modalité “confrontation des raisonnements”. En effet, pour lui, la modalité “confrontation des raisonnements” est exercée sur le mode du théâtre, donc n'engage pas la vraie vie.

Autres éléments de diagnostic de la personnalité psychopathe

Les quatre autres signes caractéristiques du psychopathe sont :
1. Un sens imparfait de l'altérité. Le psychopathe tend à considérer ce qui est bon pour lui comme bon tout court.
2. Il ne ressent pas la culpabilité, ne reconnaît pas ses erreurs.
3. Il cherche à éviter que ses interlocuteurs se parlent entre eux directement, et leur raconte une version très différente des même faits.
4. Il ne souhaite pas changer ; il promet de changer quand il a besoin de regagner la confiance, et ne change pas.

Autre caractéristique de la personnalité psychopathe

Chez le psychopathe, le népotisme généralisé 'nous contre eux' n'existe pas vraiment. Plus précisément, le 'nous' n'existe pas. Il y a simplement des gens qu'il considère au dessus de lui vis à vis desquels il sera envieux, et dont il cherchera de manière obséquieuse la protection, et des gens en dessous, qu'il méprisera, et qu'il humiliera sans vergogne, et enfin ceux au même niveau avec lesquels il sera en lutte.

Autres traits psychiques influençant la bascule entre les différentes modalités de prise de décision

Les traits de personnalité suivants influent le mode de décison. Cependant, nous avons choisi de ne pas les présenter pour autant comme révélateurs d'autres types de personnalités.

L'insécurité affective

Elle se remarque lors de la modalité “confrontation des raisonnements” par le fait de revenir plus rapidement que l'échange ne le justifie à la modalité “délégation de pouvoir”.

La dépression

La dépression, ou simplement la déprime, produit le même effet que l'insécurité affective de quitter prématurément la modalité “confrontation des raisonnements” pour revenir à la modalité “délégation de pouvoir”.

Autrement dit l'indicateur quitter prématurément la modalité “confrontation des raisonnements” pour revenir à la modalité “délégation de pouvoir” est le signe d'un individu en souffrance, et non le révélateur d'une structure de personnalité particulière.

Les aménagements raisonnables

Maintenant que nous avons exposé les différentes structures de personnalités, et esquissé une méthode fiable pour les identifier sur le terrain, voyons pour finir comment il est judicieux d'adapter le processus standard de résolution de problèmes en fonction de la structure de personnalité des personnes impliquées. En effet, avoir un processus de résolution des problèmes qui fonctionne de manière satisfaisante reste notre fil rouge pour assurer l'harmonie sociale.

Face à un surdoué

Le surdoué est une mécanique cérébrale puissante sur laquelle on peut s'appuyer. On peut donc le laisser avancer vite, construire l'analyse, puis la solution, et se contenter soi de se mettre assez largement en mode relecture, voir même laisser filer quand on arrive pas à suivre. En effet, si on découvre plus tard que la relecture trop approximative que l'on a faite sur le vif a conduit à une solution non satisfaisante, il suffira d'amener les nouveaux faits pour remettre en question la décision. Le surdoué ne vous fera pas le coup de : on avait décidé, on y revient pas.

Ce qu'il ne faut pas faire : si l'on se considère socialement plus élevé que son interlocuteur surdoué, il ne faut surtout pas se laisser dompter par sa propre ambition sociale et chercher à avoir le dessus à tout prix, pour que l'échange soit le reflet des positions sociales respectives. Je suis le parent, je suis le prof, je suis le professionnel, je suis le N+1, etc.

Si tu veux aider un surdoué, ne mets pas de bâtons dans ses roues.

Quand on est surdoué

Accepter de ralentir son raisonnement pour permettre à l'autre de suivre, car s'il décroche, il aura moins confiance dans la décision finale.

Ne pas oublier que si à court terme, il est plus productif de tracter un moins doué, à long terme, il est plus productif de l'avoir aidé à développer ses capacités que de lui avoir donné l'habitude de la passivité.

Face à un autiste

Dans la partie analyse du problème, l'autiste est moins biaisé par les habitudes sociales. C'est donc un partenaire précieux pour la résolution de problèmes. Il faut bien comprendre que ce n'est pas l'autiste qui est biaisé ici, mais bien les personnalités normales qui accordent une importance excessive à la hiérarchie sociale, au détriment des faits, et donc de l'harmonie sociale.

Eviter d'être normatif. Tu aurais du dire bonjour, on ne peut pas dire ça comme cela, etc.
Pendre en compte que l'autiste ne parle pas la même langue, parce-que les mêmes mots ne reposent pas sur la même perception du monde. Il faut donc avant tout chercher à se comprendre, comme avec un étranger qui fait l'effort de parler notre langue.

Penser aussi à utiliser ses propres capacités sociales plus élevées d'individu normal pour apaiser l'échange. Sans aide extérieure, l'autiste suivra une courbe de stress ascendante qui va d'une part l'épuiser, et d'autre part perturber le processus de prise de décision, voir provoquer une éruption d'agressivité.
A l'inverse, éviter les piques, vues par soi comme du jeu social (dont l'ambiguïté échappe généralement à celui qui les décoche), qui sont perçues par l'autiste comme des agressions.

Si tu veux aider un autiste, apprends lui la résolution de problèmes, comme à tous les autres. C'est juste qu'à un autiste, cela sera encore plus profitable.

Quand on est autiste

Apprendre à parfaitement maîtriser les éléments décrits dans ce document, c'est à dire identifier dans l'instant chaque technique utilisée par la personne en face pour effectuer la transition vers une autre modalité de prise de décision, bloquer l'avancée du raisonnement pour ne pas arriver à une conclusion qui lui déplaît, ou simplement marquer son statut social. C'est beaucoup plus utile que de s'entraîner à décoder le langage non verbal.
Quand on est entraîné à décoder au fur et à mesure le processus de décision, on détermine aussi rapidement la structure de la personnalité en face, et tout cela contribue efficacement à diminuer le stress lié à l'échange.
S'entraîner aussi à différencier les problèmes dont la non résolution a pour source le manque de technique / savoir faire, des problèmes dont la non résolution est liée au manque de bonne volonté (qui biaise l'étape analyse ou l'étape mise en oeuvre), pour éviter de s'épuiser inutilement face aux seconds.

Choisir avec soin son environnement social, car la résolution de problèmes conduite de manière non constructive - la lutte psychologique - coûte plus cher. En effet, l'autiste n'a pas accès aux jeux psychologiques décrits dans l'analyse transactionnelle, qui servent de soupape conflictuelle aux personnes avec une structure psychologique normale, ainsi que de chemin de passage vers l'intimité.
Nous restons des mammifères sociaux, et comme tels, nous avons pris l'habitude pendant l'enfance de créer du lien via des “chamailleries”, c'est à dire des affrontement où l'on ne va pas jusqu'à blesser l'autre. Les autistes sont très mal à l'aise dans ce type d'activités, donc considérés comme associaux par les individus dont l'accès à l'intimité passe nécessairement par la reproduction de ces “chamailleries”.

Quand on est psychopathe

Ce que je décris ici est le psychopathe dont l'éducation ne lui a pas appris à dompter sa nature, c'est à dire qui est resté l'enfant tout puissant de 4 ans, qui n'accède pas à l'âge de raison. Le psychopathe n'accède pas au plaisir partagé ; seul existe son bon plaisir, et la règle du fort écrase le faible. Si cela vous choque, reportez vous aux témoignages abondants du livre The mask of sanity qui montrent bien comment les psychopathes bernent à répétition les gens de bonne volonté. Gardez aussi en mémoire qu'il y a un continuum entre la normalité et la psychopathie marquée décrite ici et dans le livre.

Le psychopathe n'est donc tout simplement pas intéressé par la résolution des problèmes : l'intérêt collectif est pour lui un non sens, et s'y intéresser est vu comme une forme de naïveté. Il aborde donc le processus de décision comme un pur exercice de rhétorique doublé d'une négociation commerciale. La raison ne vaut rien, seul compte l'effet produit sur l'autre. En ce sens, le psychopathe est non seulement amoral, mais aussi et surtout irresponsable.

Face à un psychopathe

Etre diplomate face à un psychopathe, c'est prendre ses propres rêves pour des réalités, ou plus exactement faire preuve de naïveté ou de lâcheté.
Face au psychopathe, la position la moins inconfortable est d'être au dessus de lui dans sa représentation de la hiérarchie sociale, et lui imposer une solution rationnelle et équilibrée. Par équilibrée, j'entends qu'un tiers à qui on exposerait le problème trouverait la décision pertinente, mais aussi équitable. En revanche, je dis bien imposer. La négociation est illusoire, parce-que une fois obtenu par la négociation un accord global, le psychopathe n'en appliquera que les parties qui lui sont favorables, et oubliera les contreparties.

Quand une discussion concernant une décision à prendre est à l'initiative du psychopathe, et qu'il propose spontanément une solution, bien garder à l'esprit qu'il essaye peut être de vous entraîner dans quelque chose de foireux. De plus, il va privilégier un accord oral, et si les choses tournent mal, il n'hésitera pas à tenter de se couvrir en produisant un document écrit qui ne correspond absolument pas à l'accord oral initial.

Si tu veux aider un psychopathe, apprends lui la résolution de problèmes, comme à tous les autres. C'est juste qu'avec un psychopathe, cela sera moins efficace, voir pas efficace du tout.

Approfondir

Commencer par la question fondamentale 'Qu'est-ce qu'un humain ?' qui explique comment se forge la pe
Poursuivre par la question 'Construction de la personnalité' qui traite de l'acquis (nos expériences personnelles).

Mais surtout, pour bien comprendre ce que nous entendons idéalement par “confrontation des raisonnements”, se reporter à la question 'Quelles sont les conditions à réunir pour produire un raisonnement sérieux ? La résolution de problèmes.'

Pour mieux comprendre l'autisme tel que nous l'entendons ici, se reporter au livre Le syndrome d'Asperger, de Tony Attwood. La méthode de diagnostic que nous venons de présenter est très différente de celle proposée dans le livre, et dans le DSM, qui correspondent à l'état de l'art. Nous prétendons simplement qu'au final, notre méthode identifie, de manière plus fiable, le même sous groupe de personnes, ces personnes étant ultimement identifiées par le récit des singularités de leurs histoires personnelles telles que rapportées dans le livre. En particulier, notre méthode est plus stable vis à vis de la capacité de compensation des autistes avec des facultés intellectuelles importantes, de la capacité de compensation liée aux plus grandes aptitudes sociales des femmes, et enfin de la capacité de compensation liée au savoir de contournement des obstacles sociaux acquis par les vieux.

De la même manière, pour mieux comprendre la psychopathie, se reporter au livre The mask of sanity, de Hervey M. Cleckley. Ici encore, notre méthode de diagnostic est très différente, mais nous prétendons identifier, de manière plus fiable, le même sous groupe de personnes que celles dont les histoires personnelles singulières sont rapportées en nombre et en détail dans le livre. En particulier, notre méthode est plus résistance vis à vis de la dissimulation spécifique aux personnes psychopathes.
Comme point de départ pour juste se défaire des clichés concernant la psychopathie, et en particulier celui du psychopathe meurtrier en série, regarder le reportage 'Y a-t-il un psychopathe en nous ? 42 - La réponse à presque tout' de Luise Donschen diffusé par Arte et probablement disponible sur Youtube.
Ensuite, on pourra se reporter au site :

  https://psychopathyis.org/

 

2024-02-08 14:22:01   Jacqueline    Autiste: attribution du manque d'empathie

Attribution du manque d’empathie aux autistes aussi parce que leur raisonnement ne se préoccupe pas des codes sociaux habituels, en particulier de l’impact affectif sur l’interlocuteur, du dérangement, de l’effet remise en cause= discrédit. Ils paraissent « sans pitié ». Alors qu’ils s’inscrivent dans une condition nécessaire à une bonne analyse des faits et à la prise d’une bonne décision : voir question « faut il écouter ses émotions » ?

2024-02-11 13:58:13   Hubert   Re: Autiste: attribution du manque d'empathie

Bien vu. J'ai complété le texte.

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