Catalogue des psychothérapies- Ce document n'est pour l'instant qu'une tentative de clarification - Les psychothérapies tendent, comme les logiciels informatiques, à l'inflation stérile. Avec le temps, par dessus la base utile du début, les personnes impliquées dans le domaine ajoutent toujours plus, pour marquer le domaine de leur emprunte personnelle, et assurer ainsi leur promotion sociale. Souvent aussi les approches plus simples et directes qui peuvent être trouvées dans un second temps ne font pas pour autant disparaître les éléments antérieurs qui se sont avérés comparativement peu ou pas du tout utiles ou efficaces. L'évolution de la psychanalyse est un bon exemple de toutes ces difficultés. L'objectif général d'une psychothérapie est très bien résumé par la notion d'ataraxie. L'état ataraxique, que l'on peut sommairement résumer par la paix intérieure, suppose la capacité à regarder les choses comme de simples faits, sans y attacher de préjugés et surtout sans y ajouter de dimension affective négative. Cela s'applique à la douleur physique, mais aussi aux situations que nous considérons comme psychiquement oppressantes, ainsi qu'à nos incertitudes concernant l'avenir. Pour cela, commençons par remarquer que le comportement que nous analysons à la question 'Dis moi comment tu prends les décisions, je te dirai qui tu es', et plus généralement notre état mental, est le résultat d'un empilement d'étages psychiques : l'héritage génétique général de l'espèce, notre héritage génétique particulier, nos expériences et traumatismes personnels, nos préjugés sociaux, nos habitudes comportementales. Cet empilement induit plusieurs approches thérapeutiques possibles. Revisiter nos habitudes comportementalesQuand nous sommes confrontés à une situation que nous avons rencontrée de multiples fois, nous avons tendance à répéter le comportement que nous avons adopté par le passé, qu'il soit optimum ou non. Un exemple de thérapie appliquée à nos habitudes comportementales est l'Analyse Transactionnelle (AT) de Eric Berne. Elle définie quatre états du moi (parent, adulte, enfant adapté, enfant libre) et montre que dans les familles, des séquences de conversation ont tendance à se répéter quasi à l'identique, où le brusque changement d'état du moi chez un des interlocuteurs induit un changement symétrique, ni réfléchi, ni forcément pertinent, chez l'autre. Une thérapie cognitivo-comportementale (TCC) peut aussi s'appliquer à chercher d'autres réponses à des situations sociales non satisfaisantes. Souvent, la première étape consiste à simplement prendre conscience de l'aspect anormal, voir pathologique, d'une situation, que l'habitude et souvent les discours insidieux des proches ont fini par réussir à nous faire prendre pour naturelle, ou pire encore nous en fait endosser la responsabilité. Alors seulement, le travail libération peut commencer. A ce niveau, c'est souvent un autre, membre de la famille, ami, thérapeute, qui en qualifiant la situation d'anormale, nous apporte cette prise de conscience initiale. Revisiter nos expériences et traumatismes personnelsIl s'agit de revenir sur les expériences marquantes de notre vie, et de revoir éventuellement l'interprétation du monde que nous en avons tirée. Revenir fait ici référence à la question 'Quelles sont les conditions à réunir pour produire un raisonnement sérieux ? La résolution de problèmes'. Concrètement, cela signifie que l'analyse que nous avions effectuée était superficielle car souvent dominée par notre émotion et limitée par notre faible expérience de l'époque. Il convient donc de procéder à une nouvelle analyse approfondie. Cette démarche devrait constituer le coeur d'une cure psychanalytique, où le psychanalyste joue le rôle de relecteur au niveau de cette démarche de réinterprétation de nos expériences (souvent traumatisantes) passées. La psychanalyse se trouve ici validée, à condition de jeter toutes les théories parasites qu'elle véhicule : interprétation des rêves, moi, surmoi, libido, complexe d'Œdipe, etc, pour ne garder au final que la réinterprétation assistée des expériences passées, conformément à la démarche de résolution de problèmes décrite sur ce site. Se débarrasser de nos préjugésBon nombre de nos représentations du monde, et de nos comportements, sont le produit non pas d'une expérience personnelle, mais d'un simple conditionnement social. Dans tous ces cas, nous ne savons pas si notre comportement est factuellement pertinent, mais seulement qu'il est conforme aux attentes sociales de notre milieu. Toute l'oeuvre de Krishnamurti vise à recommander, au lieu de chercher à croire en tel ou tel dogme religieux, à chercher à ne plus croire les dogmes qui ne sont pas validés par l'expérience. Une telle démarche nécessite un temps très long pour faire le tri entre ce qui est solidement soutenu par les faits, et ce qui ne l'est pas. Une thérapie cognitivo-comportementale peut aussi s'appliquer à remettre en cause des croyances. A l'inverse, le coaching, et plus largement le développement personnel, peuvent être dangereux pour l'individu dès lors qu'ils consistent à plaquer de nouvelles interprétations toutes faites, c'est à dire de nouveaux préjugés, au lieu de revenir sur l'interprétation que nous avons fait de nos expériences personnelles. C'est un peu comme si au lieu de soigner la plaie, on accrochait simplement à la jambe malade une attelle en titane. Cela peut produire un mieux illusoire à court terme, que la moindre secousse significative de la vie fera voler en éclats. De la même manière, acquérir des connaissances en psychologie ou en spiritualité, risque fort de s'avérer vain dès lors qu'il s'agit de nouvelles certitudes, rassurantes car donnant l'impression de comprendre le monde, mais mal maîtrisées parce-que le complexe processus de leur validation scientifique, et surtout de détermination précise de leurs limites, reste hors de notre portée. Prendre le contrôle de son flux mentalLe principe de base est de ne pas laisser notre esprit vagabonder librement, c'est à dire, dans la pratique, éviter d'avoir notre attention accaparée par nos inquiétudes dans des ruminations mentales stériles. La méthode Coué, largement reprise par la psychologie positive, propose de se fixer quelques images mentales choisies. Il est important de noter que les images mentales que nos choisissons ne doivent pas être trop idéales sous peine de créer une dissociation préjudiciable entre notre conscience et notre ressenti affectif profond. Le positivisme à tout prix s'avère souvent contre productif. Une image mentale doit être testée, sans préjugé. La méditation vise à tarir le flux de nos ruminations alimentées par nos inquiétudes. S'entretenir physiquement (le corps comme support)Le corps est l'indispensable support de notre esprit. Si le corps va mal, est faible, l'esprit s'en trouve perturbé. Il est donc important, même dans les périodes de grandes difficultés psychiques, d'entretenir correctement notre corps. Dans la spiritualité traditionnelle, le corps est plus que le simple support de notre esprit, puisqu'il représente une des trois voies spirituelles, à coté de la voie de la connaissance et de celle de la dévotion. Les techniques associées sont le Yoga et la méditation. Face à la complexité du monde, et à notre impuissanceUn dernier point : en tant qu'êtres humains, nous sommes confrontés à beaucoup de questions pour lesquelles nous ne connaissons pas la meilleure solution, ou n'avons pas les moyens pratiques de la mettre en oeuvre pleinement. Attention aussi à effectuer une application pertinente de la recommandation d'Epictète au niveau des relations humaines, en différenciant ce qui ne fonctionne pas par manque de technique / savoir faire, de ce qui ne fonctionne pas par manque de bonne volonté. En l'absence de bonne volonté, persévérer est généralement contre productif et doit donc être rangé dans ce qui ne dépend pas de nous, sous peine d'épuisement stérile. D'où l'importance de bien comprendre la classification proposée à la question 'Dis moi comment tu prends les décisions, je te dirai qui tu es'. DeepenConcernant l'aspect collectif, que nous avons exclu de ce document au niveau du préambule, se reporter à la question 'Pourquoi la politique est-elle importante ?'.
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