Est-ce que tous les humains fonctionnent sur le même modèle ?
Comment ne pas être dupe ?

Cette page traite simultanément trois problématiques.
Premièrement, est-ce que la vision philosophique proposée sur ce site, et surtout la manière de conduire sa vie, s'applique à tous les êtres humains, ou est-ce que les recommandations devraient être différentes pour certains individus présentant une structure mentale particulière ?
Deuxièmement, est-ce que l'organisations sociale proposée dans la seconde partie du livre Du capital à la raison est adaptée à des groupes comportant des individus présentant une structure mentale particulière ?
Troisièmement, comment reconnaître chez notre interlocuteur une structure mentale particulière, et comment est-il souhaitable d'y adapter son propre comportement ? Autrement dit, cette page vise aussi à aider à répondre de manière pertinente, au delà de la simple intuition, à la question : Qui est en face de moi ?

Tenter de répondre à ces questions nous ramène à cette autre question que nous traitons sur ce site : Que faut-il faire pour être quelqu'un de bien ? Comme la réponse que nous y apportons est : ne pas s'opposer aux faits quand ceux-ci sont clairs, nous avons pris le parti de sélectionner les personnalités qui induisent un rapport aux faits différent de celui de l'individu médian. Ce faisant, nous réduisons la question 'Qui est en face de moi ?' à 'Quel est le rapport aux faits de la personne en face de moi ?'.
On pourrait tout aussi bien prendre pour base la résolution des problèmes, exposée dans une autre page de ce site. En effet, être capable de conduire la résolution de problèmes nécessite une maturité complète. Cependant, être capable de suivre la résolution de problèmes menée par un autre individu plus compétent pour cela nécessite moins de compétences, de sorte que ne pas s'opposer aux faits clairement établis est probablement suffisant. Pour autant, mettre au centre la résolution de problèmes est ce qui permet d'expliquer le plus facilement ce que l'on constate dans la vie de tous les jours. C'est un peu comme en astronomie : la bonne théorie est celle qui permet d'expliquer le plus naturellement les phénomènes constatés. Elle n'est pas le résultat d'une constatation, ou d'une classification méthodique, mais l'outil pour rendre cohérent les multiples constatations. Prendre comme axe central la résolution de problème permet de mieux expliquer les différents cas de mal-être lié aux relations humaines.

Présentation de quelques types de personnalités particulières

Voici donc les quelques personnalités particulières que nous avons retenues. Les premières lignes du tableau indiquent quelques caractéristiques facilitant la reconnaissance de ces personnalités particulières. Les trois dernières lignes indiquent ce qui est différent au niveau de la conduite de leur vie, leur effet sur le groupe lié à leur rapport aux faits (donc à la résolution de problèmes), et enfin quoi faire quand on est confronté à une telle personnalité.

 

Psychopathe léger

Autiste léger

Surdoué (ou curieux)

Abuseur

Phase de développement manquée

Age de raison

Adolescence (pour les asperger)

 

 

Interactions sociales

Immédiateté et auto centré

N'est pas rentré dans le jeu des alliances

Mode ludique

Exploite de manière déraisonnable sa position hiérarchique dominante

Handicap

Pas de construction de fond
Distinction incomplète entre soi et l'autre

Mauvaise progression sociale
Pas d'accès aux positions de pouvoir

Difficulté à accepter le caractère arbitraire des règles sociales
Maintenir l'effort
Risque de dépression

 

Traits de caractère spécifiques

Absence de sentiment de culpabilité
Confusion (les éléments ne sont pas reliés)

Pas intéressé par le statut social
Naïf au niveau des interactions sociales
Centres d'intérêts limités

Aime apprendre

 

Gestion de la frustration

Manipulation, puis transgression

Colère, puis enfermement

Fuite dans le jeu (qui peut être très sérieux)

Intrigue

Recours au mensonge

Plus que la norme (The mask of sanity)

Moins que la norme

 

Quand nécessaire pour couvrir ses abus

Justification privilégiée

Victimisation

Perturbe en fournissant tous les détails

Démonstration

C'est la règle (règlement ou fonctionnement habituel ou prétendu naturel)
Croyance commune

Risques pour la collectivité

Capacité à berner les gens bienveillants
Sous évaluation des conséquences

Pas de risque

Pas de risque

Abus vis à vis des plus faibles

Plus performant pour

Agir dans un environnement de type Stupidity paradox

Traiter un problème qui nécessite un long temps de réflexion solitaire

Gestion des problèmes

 

Manifestation de l'ambition sociale

Cherche à fusionner et diriger l'autre (éventuellement au prétexte de l'aider ou le sauver)

Pas de prise en compte de la position hiérarchique

Besoin de liberté

Recherche d'une position d'autorité
Insistance sur les signes qui marquent les écarts de position hiérarchique

Utilisation des croyances au niveau de la gestion de la dissonance cognitive

Les croyances effacent l'expression de l'autre au profit d'une projection de soi

N'adhère pas bien aux croyances des différents groupes sociaux

Accepte facilement la remise en question des croyances

Les croyances servent à justifier les abus

Rapport aux faits

Très mauvais

Très direct

Assez direct

Sous condition de ne pas remettre en cause les croyances qui justifient les abus

Spécificités face à la question
Comment réussir sa vie ?

Chercher à sortir de la frustration par du constructif (hypothétique du fait de l'absence fréquente de motivation)

Faire le tri dans ses relations, car ne sait pas lutter contre les intrigants

Sa performance à se défaire des croyances augmente le prix qu'il a à payer pour devenir adulte (avoir le courage d'affronter le groupe)

Mettre l'accent sur la minimalité

Que faire face à ces personnes ?

Les démasquer pour ne pas en être victime (ce n'est pas facile)

Oublier l'ambition sociale, le népotisme, et le jeu des alliances

Eviter la réaction d'orgueil blessé, et échanger sur les faits

Dénoncer publiquement les abus

Stupidity paradox fait référence au livre The Stupidity Paradox: The Power and Pitfalls of Functional Stupidity at Work de Mats Alvesson et André Spicer. Ce livre s'intéresse d'abord aux comportements effectifs dans les entreprises de très haute technologie, ou dans les cabinets de conseil ayant une image élitiste et ne recrutant qu'à la sortie des écoles les plus prestigieuses : on y rencontre principalement de la bureaucratie et du fonctionnement très ordinaire, en complet décalage avec l'image extérieure de l'entreprise.

Les psychopathes sont peu sensibles à la souffrance des l'autres, mais n'y prennent pas nécessairement plaisir. Ils se caractérisent surtout par le fait de traduire la peine de l'autre, ressentie par effet empatique, sous la forme de détresse empatique (souffrir comme l'autre), au lieu de la convertir en compassion (chercher à aider l'autre).
L'abuseur n'a pas une personnalité particulière, mais choisi de se comporter comme tel.
Différencier les psychopathes des abuseurs n'est pas aisé. Dans les deux cas, le mensonge est fort. Dans les deux cas, il y a transgression. Dans les deux cas, il existe une variante avec forte capacité de séduction. En revanche, un psychopathe a moins la capacité à construire un plan sur le long terme. Il présente une certaine confusion générale. Il avance d'avantage au jour le jour de manière opportuniste sans vraiment conduire sa vie. Il s'appuie sur l'autre en même temps qu'il l'exploite. Sa transgression est plus l'effet du débordement de la frustration que d'un choix cynique. En résumé, le psychopathe échoue à maîtriser ses envies et se mobiliser de manière constructive, là où l'abuseur effectue le choix philosophique de profiter de la situation. Le psychopathe ne maîtrise pas la notion psychologique de sublimation ; c'est un enfant qui, au lieu de grandir, s'est enfermé dans le mensonge, y a trouvé son compte, et ne veut plus en sortir.

Pour les surdoués, nous ne nous référons pas au QI (quotient intellectuel), qui présente de notre point de vue le même type de défaut que le DSM (voir la sous page détaillant le raisonnement), à savoir filtrer par une distance par rapport à l'individu médian, au lieu de sélectionner comme nous le faisons un ensemble de caractéristiques qui tendent à se retrouver simultanément. De fait, le terme 'surdoué' que nous avons retenu n'est pas forcément approprié. 'curieux' pourrait aussi convenir, à condition d'exclure une approche dilettante de la curiosité.

Le véritable travail reste à faire

Tout au long des pages de ce site, nous posons la capacité à mener efficacement la résolution de problèmes comme point central du bien vivre ensemble.
Dans la page 'Détail du raisonnement qui nous a servi à construire cette page' ci-desous, nous avons défini les personnes matures comme celles capables de conduire cette résolution de problèmes de manière naturelle, informelle.
A l'autre extrémité, nous y avons redéfini la pathologie comme l'impossibilité de participer constructivement à la résolution de problèmes, quel que soit le formalisme adopté pour rendre cela possible à la personne particulière concernée.
Enfin, dans la seconde partie du livre Du capital à la raison, nous avons décrit le formalisme standard pour aider les groupes ou organisations à pratiquer constructivement et efficacement la résolution de problèmes.

Reste maintenant à identifier ou découvrir, puis décrire, d'autres formalismes adaptés plus spécifiquement à certaines personnalités particulières. Ceci fixe la limite de ce site, car nous n'avons pas les moyens d'entreprendre de telles recherches.

Approfondir

Pour juste se défaire des clichés concernant la psychopathie, et en particulier celui du psychopathe meurtrier en série, regarder le reportage 'Y a-t-il un psychopathe en nous ? 42 - La réponse à presque tout' de Luise Donschen diffusé par Arte et probablement disponible sur Youtube.
La notion de psychopathe retenue ici correspond à celle du livre The Mask of Sanity de Hervey M. Cleckley. Pour vraiment bien la comprendre, consulter ce livre, ainsi que le site web psychopathyis.org

Pour la notion d'autisme, se rapporter au livre Le syndrome d'asperger de Tony Attwood. Faute d'une connaissance suffisante, nous ne traitons pas ici de l'autisme sous sa forme Kanner, généralement plus lourde que la forme Asperger.

Détail du raisonnement qui nous a servi à construire cette page

 

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