Détail du raisonnement qui nous a servi à construire la page concernant les personnalités particulières
Sur ce site, comme indiqué à la question d'introduction 'Quel est l'objectif de ce site ?', nous cherchons à être pédagogiques, et ne cherchons pas à démontrer. La partie démonstration se trouve dans le livre Du capital à la raison. Cependant, au moment de vérifier si les recommandations que nous formulons concernant la conduite de sa vie s'appliquent aussi aux personnalités particulières et minoritaires, nous constatons que les données scientifiques solides sur lesquelles s'appuyer sont trop faibles pour pouvoir traiter le sujet par une simple synthèse, comme nous avons pu le faire concernant de nombreuses autres questions. Nous avons donc décidé de créer cette sous page, dans laquelle nous détaillons notre démarche empirique.
Classification préparatoire des personnalités et pathologies
Voici la classification dont nous partons, suite à nos recherches bibliographiques, ainsi que notre expérience personnelle. Elle ne prétend absolument pas être une meilleure classification, mais juste lister les catégories que nous avons envisagées, ainsi que le regroupement que nous avons effectué. Ce regroupement est original, parce qu'il est influencé par notre réponse à la question 'Qu'est-ce qu'un humain ?' qui elle s'appuie sur des bases que nous tenons pour raisonnablement solides.
Nous avons aussi jugé utile d'ajouter une personnalité/pathologie Abuseur, qui au niveau psychiatrique correspond à l'individu normal, médian, névrosé, mais qui choisi, pour des raisons philosophiques, d'adopter un comportement contraire à l'intérêt général.
Enfin, au niveau de la page de réponse à la question 'Est-ce que tous les humains fonctionnent sur le même modèle ? Comment ne pas être dupe ?' nous avons retenu uniquement les personnalités/pathologies pertinentes vis à vis des objectifs généraux de ce site.
Partie de la personnalité concernée
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Pathologie
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Description
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Capacité à participer à la résolution de problèmes
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Effet vis à vis de la conduite de sa vie
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Effet vis à vis des autres
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Développement
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Psychopathe léger
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N'a pas accédé à l'âge de raison Personne très difficile à identifier parce-qu'elle avance masquée (The mask of sanity)
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Pas de mise en oeuvre, parce-que ne tient pas ses promesses
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Pas de bonne volonté pour construire
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Se comporte en parasite
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Autiste léger
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N'est pas entré à l'adolescence dans le jeu des alliances
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Bonne
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Incapacité à participer au jeu des alliances
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Personalité borderline
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N'a pas adopté le principe de précaution des adultes
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Crée de nouveaux problèmes
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Manque la prise de recul
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Mise en danger
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Raison et dissonance cognitive
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Psychotique
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Perte de contact avec la réalité
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Pas de raisonnement possible dans les périodes de crise
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Incapacité à conduire sa vie
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Phobique
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La raison ne parvient pas à s'imposer dans certains domaines spécifiques
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Incapacité à traiter certains problèmes
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Incapacité à gérer certaines situations
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Hystérique
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La dissonance cognitive conduit à des comportements extrêmes
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Difficulter à prendre le recul nécessaire à poser un raisonnement sérieux
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Manque la prise de recul
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Stress (absence de sérénité)
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Surdoué
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Trouve du plaisir dans l'apprentissage
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Exceptionnelle du fait de la qualité de ses analyses
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Amené à affronter le groupe plus qu'à son tour
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Ambition sociale
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Autiste (bis)
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Pas intéressé par le jeu des alliances
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Bonne
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Déclassement social
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Chester
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Amitiés de circonstances dont la base est la stratégie d'alliance Vu comme normal
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S'oppose par le déni Pas intéressé par la recherche de la vérité, donc passe son temps à essayer de faire dérailler la résolution du problèmes
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Vie centrée sur le jeu des alliances Difficulté à se défaire des croyances N'intègre pas la nécessité de minimalité
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Ignore les effets indirects Procure aux autres une confiance illusoire
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Castrateur / Tony
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Rabaisse ou terrorise les autres
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Idem
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Vie centrée sur le jeu des alliances Obnubilé par réussir dans la vie Ne s'occupe pas de réussir sa vie
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Pression psychologique, anxiété (menace)
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Histrion
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Utilise l'instinct des autres de chercher à s'allier à des personnages importants
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L'analyse est biaisée par le désir d'être au centre de tout
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Vie centrée sur le jeu des alliances
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Affectif et énergie
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Dépression
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Niveau d'énergie toujours bas
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Besoin d'assistance au niveau de la mise en oeuvre
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Pas l'énergie nécessaire pour conduire sa vie
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Bipolaire
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Niveau d'énergie instable
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Pas de raisonnement possible dans les phases ++ intenses
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Difficulté à conduire sa vie
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Hystérique (bis)
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Comportements extrêmes
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Incapacité à traiter certains problèmes
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Sadique
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Trouve du plaisir dans la souffrance de l'autre
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S'oppose à la résolution des problèmes liés à son plaisir
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Destructeur
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Responsabilité
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Abuseur
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Choix philosophique de ne pas respecter les autres
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Difficulté le le faire lâcher ses croyances qui lui servent à garder sa bonne conscience tout en continuant à gruger
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N'intègre pas la nécessité de minimalité
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Abuse des faibles, se moque des effets indirects
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Tony et Chester sont les noms donnés à deux singes luttant pour la position de chef dans le reportage Primates des Caraïbes de Jack Silberman et Jean-Christophe Ribot. Voir la question 'Quelles sont les conséquences de l'ambition sociale ?'.
Cette classification n'est pas très intéressante, parce-qu'elle donne peu d'indications sur quelle organisation sociale adopter, et que proposer aux individus qui ne s'y adaptent pas spontanément. Nous choisissons donc de nous recentrer sur ce qui permet de, ou est nécessaire pour, constituer en groupe présentant un fonctionnement satisfaisant.
Une représentation stable et opérante de la pathologie
Pour cela, nous proposons une nouvelle approche de la notion même de pathologie : il ne s'agit plus de considérer comme pathologiques les individus qui ne parviennent pas à s'intégrer à la société telle qu'elle est, mais ceux qui ne parviennent pas à s'intégrer à la société telle qu'elle devrait être.
Pour effectuer cette bascule, au niveau de la définition de la pathologie, nous substituons simplement 'participer à la résolution de problèmes' à 's'adapter à la société'.
Notre définition de la pathologie devient donc: un individu est considéré comme pathologique s'il est incapable de participer de manière satisfaisante à la résolution de problèmes, quelles que soient les adaptations formelles qui lui sont proposées.
Ceci nous amène à établir un classement des individus en trois groupes :
Type d'individu
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Caractéristiques
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Capacité à participer à la résolution de problèmes
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Individu mature
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A intégré les bases de l'approche en 4 étapes de la résolution de problèmes. N'a pas de croyances inébranlables qui s'y opposent. Capable de faire primer les faits sur son intérêt personnel.
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Pratique la résolution de problèmes naturellement, sans le besoin d'un cadre formel.
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Individu immature
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L'ambition sociale, ainsi les conventions sociales et les croyances, priment sur les faits.
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Peut participer à la résolution de problèmes sous réserve de mettre en place un cadre formel spécifiquement adapté. Cela peut nécessiter une personnalisation qui n'est pas toujours possible en pratique, à cause des moyens qu'elle exige.
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Individu pathologique
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S'oppose à la résolution de problème, quel que soit le cadre formel proposé.
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Il s'agit d'un classement des individus orthogonal à celui présenté à la question 'C'est quoi un adulte ?'.
Constatons aussi qu'aujourd'hui, la majorité des individus sont à classer dans 'individu immature', alors qu'une modification du programme éducatif, et des règles sociales, permettrait d'amener une part significative d'entre eux à 'individu mature'.
Constatons enfin que l'organisation sociale proposée dans la seconde partie du livre Du capital à la raison est un cadre formel optimisé pour amener le maximum d'individus à pratiquer effectivement la résolution de problèmes, sans pour autant proposer d'adaptation spécifique à certains individus.
Vers une approche scientifique de la psychiatrie
Est-ce que notre nouvelle définition de la pathologie suffit à faire entrer la psychiatrie dans le giron de la science moderne, alors qu'elle est jusqu'à présent le seul domaine de la médecine qui relève encore des humanités, c'est à dire où les résultats ne sont pas solidement établi ? Non.
Par contre, nous avons plus modestement participé à mieux définir le sujet. En effet, prendre comme point de référence de la normalité 's'intégrer à la société' suppose que celle-ci soit une réalité objective et fixe, ce qu'elle n'est pas, et ce qui conduit la psychiatrie à de continuels changements de position. A l'inverse 'la résolution de problèmes' comme point de référence peut être considéré comme une base plus stable, car, comme expliqué à la question ' Qu'est-ce qu'un humain ?', il est raisonnable de supposer qu'il s'agit là de la capacité humaine la plus évoluée.
De plus, ce déplacement au niveau de la définition de la pathologie présente aussi le grand avantage d'unifier la thérapie et l'éducation. Voir la question 'Quelle est la perversion du système scolaire ?'. Sachant que l'individu actuellement considéré comme normal du point de vue psychiatrique est souvent tricheur, parfois traître, esclavagiste si le reste de la société l'est, etc, la thérapie, en particulier dans sa version comportementaliste, présente un fort risque de dérapage, quelle que soit la bonne intention initiale. Par exemple, quand on apprend aux autistes à mieux décoder les expressions du visage, on présuppose qu'elles sont un reflet fiable des intentions ou émotions profondes de l'individu, alors dans la réalité, il s'agit bien souvent d'un masque adopté par l'individu en société. Prendre comme objectif thérapeutique la capacité à participer à la résolution de problèmes fourni un cadre qui protège efficacement contre bien des dérives.